LE TELETRAVAIL : UN POINT DE DEPART POUR SE REINVENTER ENSEMBLE ?

Ceci est ma conclusion ! Mais voici le point de départ :

Qu’est-il possible de faire en tant qu’étudiant ou professionnel afin de vivre mieux ce temps de télétravail ? « Faire avec » certes, comme nous l’entendons souvent en ce moment ! Cela est

une question d’autant plus importante que, à n’en pas douter, le télétravail continuera demain à faire partie de notre paysage professionnel, cette fois dans une forme d’hybridité et de conscientisation du choix du distanciel et/ou du présentiel.

Dans les ateliers de codéveloppement que j’anime ou bien encore en coaching individuel ou d’équipe, les participants et coachés me renvoient fréquemment les prises de conscience suivantes : « Je peux agir à mon échelle sans attendre que le système bouge autour de moi et c’est d’ailleurs les solutions les plus « faciles » à mettre à œuvre car elles ne dépendent que de nous-même ! Et c’est souvent cela, par ricochets qui fait bouger les autres !....et pourtant agir par soi-même demande souvent de négocier avec soi-même…pour

oser ! »

C’est cet angle de réflexion que je vous propose pour aujourd’hui : Qu’est ce qui est en mon pouvoir afin de me préserver et de préserver ma relation à l’autre dans un environnement mouvant : visio conférence professionnelle ou cours, cohabitation, conditions matérielles et techniques ? Sur quoi puis je agir ? Voici quelques clés que je vous invite à expérimenter :

1 – Etre attentif à moi même : Besoin de faire une pause même minimale entre deux réunions/cours ? Besoin

d’un rythme particulier ? Quels signaux votre corps vous renvoit il pour dire pause ou stop ? Besoin de changer de position, de siège ? Etre attentif à mes propres besoins permet de les exprimer plus facilement.

2 – Exprimer les faits et mon ressenti avant de poser ma demande : « Lorsque vous parlez à plusieurs en même temps, je ne vous comprends pas ; je me sens déconnecté car je n’entends pas ; j’aurais besoin que nous ralentissions et peut être pourrions-nous envisager de faire un signe avant de prendre la parole ; c’est comment pour vous quand je vous dis cela ?... comment pourrions -nous faire autrement ?» (Méthode OSBD tirée de la Communication Non Violente). Cela implique aussi de partir de soi, d’employer plus souvent JE que TU ou ON et c’est tellement plus puissant !Il y a 54 ans, le Ministre français de l’information inaugurait le premier programme en couleurs. Un évènement attendu qui intervenait 32 ans après la première émission officielle de télévision française en noir et blanc !

3 – Ensemble, poser un cadre de vie, de fonctionnement : partager mon besoin de respect en l’introduisant comme une composante de ce cadre (du temps au calme en visio si espace unique, de ne pas interrompre l’autre,…). Y ajouter la co responsabilité (une situation dégradée nuit à la relation de toutes les parties prenantes), le bien vivre ensemble (en instaurant des réunions voire cours de durée maximum avec des temps de pause réguliers). Ce cadre de vie posé une première fois demande à être rappelé très régulièrement et peut évoluer en fonction des besoins et des envies de chacun.

4 – Oser l’audace et la créativité ! C’est déjà ce que vous expérimentez depuis plus d’un an ! Créer une charte de cohabitation et un cercle de confiance professionnel par exemple. C’est aussi l’audace de dire NON lorsque, comme le témoigne Jessica dans la première partie de l’article, sous prétexte de travailler à la maison vous pouvez être dérangé ! Le télétravail est un formidable terrain d’expérimentation pour oser !

5 – Prendre soin du lien humain grâce à un instant météo : Prendre quelques minutes pour « souffler »

avant de me lancer dans une réunion, un cours d’une heure voire davantage. Selon la taille du groupe ce peut être un « tour de table » verbal, l’image du Smiley-humeur du jour, un objet à partager, une photo, une image.

Cette micro pause est une manière de se dire bonjour, de se re-connaître et de se re-connecter à soi-même (tiens où j’en suis là, maintenant ?).

Pour terminer j’ai envie de vous partager mon expérience du distanciel que j’ai introduit dans ma pratique en 2013 à la faveur d’une rencontre avec trois autres consœurs avec lesquelles nous partagions la même passion pour le processus d’intelligence collective de codéveloppement professionnel créé par Adrien Payette & Claude Champagne. Nous avions l’envie commune de créer un espace pour se développer professionnellement à partir de ce processus et le distanciel nous a permis de dépasser frontières et océans. Nous avons ainsi créé ce groupe précurseur de codéveloppement à distance et après deux années d’expérimentations très diverses, nous avons déposé la marque « Allo Codev®, la distance qui rapproche ». Elle amplifie

et valorise ce qu’encourage déjà le codéveloppement, à savoir (extrait de la Charte

https://www.mancapital.fr/elements/uploads/2019/09/Charte-Allo-CoDev.pdf) :

• La coresponsabilité du groupe dans le résultat

• L’engagement et l’ouverture

• La créativité au service du fond et du groupe

• La simplicité, l’authenticité, l’intimité

• L’écoute du silence pour davantage de présence

• Une connexion avec son cœur, ses émotions, ses sujets, sa pensée, dans une profonde acceptation

de ce qui est, et avec bienveillance

• La possibilité d’être soi-même, et avec les autres, dans un élan d’apprentissage

• La capacité à accueillir les peurs et les craintes

• La capacité à s'appuyer sur le ressenti Allo Codev® développe l’agilité et l’adaptabilité et honore les principes de développement durable dans l’intention d’être mieux connectés les uns aux autres. Si l’on accepte de voir le « verre à moitié plein », le télétravail est réellement une occasion unique de remettre un lien véritable, de ralentir, de cultiver ce qui nous est le plus cher : les relations sociales, le lien précieux avec autrui. Cela nous sera fort utile pour les temps à venir.